Communuté hospitalière de territoire (C.H.T.)

11/04/2014 12:09

La réforme de l’hôpital continue par les créations des Communautés hospitalières de territoire…Mais que font-ils de notre hôpital ?

La Communauté Hospitalière de Territoire arrive en catimini, sans consulter les élus du personnel ni les élus politiques. Pierre angulaire de la Loi HPST, les CHT n’ont pas été mis en place par hasard dans cette réforme. L’objectif consiste à regrouper en une seule entité les établissements Sanitaires et Médico Sociaux publics d'un territoire de santé. En réduisant le nombre de territoire en France, en moyenne 1 territoire par département, on réduit dans le même temps les lieux de décision puisque actuellement il y a 1500 hôpitaux ou hôpitaux locaux et 1000 EHPAD publics. En l’occurrence 5 territoires pour 8 départements en Rhône Alpes.

En concentrant tous les pouvoirs, l’établissement « siège », comme il se nomme, définit le projet commun, la stratégie commune, détermine la politique d'investissement de la CHT et mutualise les compétences (mise en commun des ressources humaines, plateforme logistique, regroupement des services techniques, services informatiques, etc…), les autres établissements (appelés également « filiales ») conservant une autonomie juridique extrêmement limitée. A cet effet il n’est pas rare aujourd’hui que des directeurs d’EHPAD dans le Département de la Loire, se voient confier la direction de 4 établissements. Il s'agit de l'outil idéal pour accélérer les restructurations et les fermetures de sites.

Réduire l’offre de soins, mutualiser les moyens, optimiser les dépenses, tout cela on connaît déjà; maintenant on passe à une autre étape, tout ce que l’on a du réaliser dans nos propres établissements, nous allons devoir le faire à l’échelle du territoire. Alors que l’on présente ces nouvelles coopérations comme un renforcement du service public pour concurrencer le secteur privé lucratif, la réalité est toute autre. On affaiblie nos établissements en les lançant dans une course effrénée pour tenter de gagner des parts de marché. Nous sommes en train d’assister à une fusion déguisée des différents établissements de la Loire. Il y a quelques mois, fusionnaient les Centres Hospitaliers de Feurs et de Montbrison. A peine fusionnés, ceux-ci intégreront la CHT de Loire Sud.

En étranglant financièrement les établissements, en provoquant des pénuries de professionnels, le gouvernement voudrait nous faire croire qu’en créant des regroupements nous serons mieux armés. Quelle supercherie, quel leurre. Les CHT et la rareté des praticiens spécialistes va conduire à organiser autour de l’établissement « siège » toute l’activité et les établissement publics perdront cette compétence et seront réduits à être des lits d’aval.

La mise en place des CHT n’a pour seul objectif que de privatiser les hôpitaux publics voir les supprimer et de gérer la pénurie.

Pour y parvenir le Gouvernement ne recule devant rien puisque, pour inciter les établissements à coopérer par convention, il met en place des mesures incitatives financières, c’est la carotte, c’est une façon d’obtenir des moyens financiers supplémentaires pour les établissements déjà déficitaires.

Par contre les Directeurs d’ARS ont tous les pouvoirs pour imposer les formes de coopérations à leur guise, voir sanctionner financièrement les mauvais élèves en réduisant les MIGAC. La CGT n’appelle pas au statu quo. Bien au contraire. Oui des coopérations sont nécessaires, oui de nouvelles structures peuvent se mettre en place à condition qu’elles correspondent aux besoins de santé de la population et qu’elles ne soient pas imposées à marche forcée par les ARS dans le but de démanteler tout le réseau hospitalier en place. L’hôpital public doit être le pilier de notre système de santé.

L’hôpital public doit garantir l’accès de tous à la médecine moderne. La proximité, c’est la qualité. C’est toujours mieux de se faire soigner à côté de chez soi. C’est pourquoi, l’hôpital doit travailler en lien étroit avec la médecine de ville. C’est d’autant plus primordial pour lutter contre les déserts médicaux. Les médecins viendront s’installer dans nos campagnes que s’ils peuvent s’appuyer sur un hôpital proche. L’hôpital de proximité est un outil fondamental à condition de le développer.

La CGT s’est rarement trompée dans ses analyses antérieures, sur la mise en place des différentes réformes hospitalières. La T2A en a été un triste exemple.

Oui nos hôpitaux doivent continuer à coopérer mais pas par le biais de ces CHT


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